L’artiste nigérian est de retour avec Guguland, un ensemble compact et endiablé de futurs standards de danse.
Au cours des derniers mois, le rap pidgin de Magugu a attiré l’attention au Nigéria et au Royaume-Uni, son pays d’adoption. L’artiste est devenu une référence lorsqu’il s’agit de bangers percutants, rapides et dansants. Il revient aujourd’hui avec Guguland, sa deuxième œuvre à part entière après son album Pidgin & Chips de 2018 en collaboration avec Stagga. « Cet EP a été enregistré dans mon home studio à Cardiff, au Pays de Galles, pendant le lockdown en 2020, ce qui m’a donné un contrôle créatif total sur l’ensemble du processus », dit-il à PAM. « Tout a été écrit, enregistré, mixé et masterisé par moi. J’ai contacté Rolv.K dès le début, car nous avions déjà travaillé ensemble et nous avions une grande complicité. Il a produit l’ensemble de l’EP. Ce projet a également dévoilé plus de mon côté musical et de mon côté auteur-compositeur, plutôt que de me contenter de rapper. »
Avec ses cinq titres hauts en couleur, allant de l’afrobeats puissants (« Tetete ») au reggae/dancehall (« Jah Jah Energy ») et aux chansons romantiques (« Love Sick »), le projet est un manifeste de pidgin rap de plus, le style de hip-hop particulier que Magugu s’est forgé. Il explique : « Mon mouvement de rap pidgin vise à combler le fossé entre l’Afrique et l’Europe et à représenter les Africains de la diaspora sous un jour positif. Je suis arrivé au Royaume-Uni à un jeune âge, à une époque où il n’était pas cool d’être africain. Toutes ces expériences d’irrespect et de moqueries simplement parce que j’étais africain ont joué un rôle dans la création de ce mouvement. »
Le mouvement trouve en effet un écho au niveau international. Que ce soit en travaillant avec des producteurs britanniques ou suisses comme Rolv.K, l’efficacité brute de ce son attire un public et des acteurs de plus en plus nombreux. Un constat que Magugu garde en tête dans son art quotidien. « Je l’adapte à de nombreux genres différents pour qu’il n’y ait pas que de l’afrobeats », explique-t-il. « Je peux le faire sur de la drum’n’bass, du grime, de la drill, du hip hop, du dancehall, ce qui me permet de toucher différents publics dans le monde entier, ce que peu d’artistes peuvent faire. C’est le résultat d’années d’entraînement et d’expérimentation ! Et le fait d’avoir grandi à la fois au Nigéria et au Royaume-Uni m’a donné l’avantage de connaître ces deux mondes musicaux ».
Source www.pan-african-music.com