Sur son premier album Amapiano Selections, Teno Afrika revient sur les traces du plus jeune mouvement de musique électronique d’Afrique du Sud, l’amapiano. « Storytellers » en featuring avec Diego Don est son premier extrait.
Longtemps considéré comme un sous-genre hybride de la house, l’amapiano a d’abord connu les townships de la province de Gauteng avant de conquérir les cœurs d’un pays tout entier. Malgré son succès commercial aujourd’hui, son savoir-faire artisanal n’a pas pris une ride. Entamée il y a plus de cinq ans sur des versions piratées de logiciels de production comme FL Studio, la musique amapiano s’est d’abord propagée sur des plateformes de partage de fichiers comme datafilehost, pour ensuite être commercialisée par le biais des réseaux sociaux. Nombreux sont ceux comme le DJ et producteur Tenor Afrika, à vouloir conserver cette éthique Do It Yourself de l’amapiano. « J’ai commencé à suivre l’amapiano en 2016 parce que je voulais explorer la façon dont il est produit. Il n’était pas pris au sérieux dans notre pays » avoue l’artiste. Le plus jeune mouvement de musique électronique d’Afrique du Sud a d’abord vécu dans la clandestinité avec un petit nombre de fidèles.
Amapiano Selections est en quelque sorte une initiation dégustative à l’histoire musicale d’Afrique du Sud puisque ce style de musique emprunte ses lignes de basse au kwaito et à l’atmosphère deep-house, dont l’identité est assurée par des mélodies au piano influencées par le jazz ou le gospel. Lutendo Raduvha de son vrai nom, dix-neuf ans, a passé la majeure partie de sa vie à se déplacer entre différents townships de la périphérie de Johannesburg et de Pretoria, dans la province du Gauteng pour s’imprégner du genre.
À noter que Teno Afrika ne donne la priorité au chant que sur le dernier morceau et s’en explique ainsi : « La raison est que je voulais que les gens ressentent mes instruments et mon style car c’est mon premier album. » Le jeune producteur propose une approche réfléchie de sa musique, ce qui laisse présager de grandes choses pour ses futures sorties. Â
Source www.pan-african-music.com