Le rappeur sud-africain entame un nouveau chapitre de sa carrière avec cet album flamboyant.
« Ma seule inquiétude avec Costa, c’est sa consistance. J’ai peur qu’il ne garde pas la même énergie. ‘Nkalakatha’ était bien mais est-ce qu’il va maintenir le niveau avec ses prochains titres ? » C’est par ces mots que Made in Africa est introduit, dans le titre éponyme du projet. La journaliste qui évoque le rappeur voit juste : l’énergie, c’est bien ce qui définit l’art de Costa Titch. Une énergie qu’il a d’abord mis au service de la danse, en partageant la scène du poids lourd sud-africain Cassper Nyovest pendant cinq ans; et une énergie qu’il a mis au service du rap depuis 2017 et jusqu’en 2019, à la sortie de « Nkalakatha ». Le titre est un hit national qui propulse rapidement l’artiste sous les projecteurs, gagnant même un remix avec les deux patrons AKA et Riky Rick. Après une suite effrénée de singles et de mini-EP, il est temps pour le rappeur de Nelspruit de publier un premier album. « Ce moment n’arrive qu’une fois dans la carrière d’un artiste, nous écrit-il, on a voulu prendre le contrôle des opportunités qu’on a. »
L’énergie initiale du rappeur est restée la même: « il n’y a pas vraiment eu de différence dans le processus créatif, à part qu’on a investi plus de temps et d’énergie que d’habitude ». Costa savoure les fruits de sa nouvelle réussite dans des morceaux comme « Blessings », et sait livrer des bangers gorgés d’égotrip comme « Got it » ou « Great ». Peut-être a-t-on quand même le sentiment de connaître mieux l’artiste grâce à des morceaux plus introspectifs que d’habitude, comme le très réussi « Holy Rain ».
Bien que les sonorités du projet soient résolument tournées vers la trap des USA, Made in Africa est bien une célébration du hip-hop sud-africain. D’abord à travers les textes de l’artiste, qu’il rappe fièrement en isiZulu, Sesotho, Anglais et Afrikaans (comme il le rappelle dans « Mpulele » au détour d’une phrase). Ensuite par son casting XXL, qui rassemble des légendes nationales (DJ Maphorisa, Sjava, Riky Rick, AKA, YoungstaCPT) mais aussi des newcomers prometteurs (Boity, Frank Casino, Thsego, Rouge…). Un casting que le rappeur compte d’ailleurs étendre au continent entier:  « le but est de faire une version deluxe dans laquelle on peut étendre les featurings à des artistes d’autres pays africains », nous apprend-il. Une suite que l’on attend au rythme intense de Made in Africa, qui donne clairement un nouveau relief à la position de Costa Titch dans le game sud-africain.
Source www.pan-african-music.com