La reine mère Sirikit s’est éteinte à Bangkok à l’âge de 93 ans. Véritable visage moderne et maternel de la Thaïlande, elle aura marqué l’histoire du royaume par son élégance, son engagement humanitaire et son influence sur la mode et la culture nationale.
La reine mère Sirikit de Thaïlande, figure à la fois emblématique, élégante et influente de la monarchie, s’est éteinte à 93 ans, marquant la fin d’une ère pour le royaume. Surnommée la « Jackie Kennedy d’Asie », elle avait incarné pendant plus de sept décennies le visage moderne d’une monarchie immuable et profondément vénérée. Née Sirikit Kitiyakorn en 1932 dans une famille aristocratique, la future reine a grandi entre la Thaïlande et l’Europe, son père ayant été ambassadeur à Paris. C’est en Suisse qu’elle rencontre le jeune roi Bhumibol Adulyadej, dit Rama IX, qu’elle épouse en 1950 à seulement 17 ans.
Ensemble, ils formeront un couple mythique, symbole d’un équilibre entre tradition et ouverture sur le monde. Durant les années 1960, Sirikit s’impose comme une figure de modernité : élégante, cultivée, proche du peuple, elle représente une Thaïlande en pleine mutation. Elle accompagne son époux dans ses longues tournées à travers le pays, s’impliquant dans des projets humanitaires et culturels destinés à améliorer les conditions de vie en milieu rural. Dans le même temps, son style et son aura fascinent la presse internationale, lui valant d’être comparée à Jackie Kennedy.
Une reine respectée et une figure nationale
Même après la mort du roi Bhumibol en 2016, la reine Sirikit reste une figure maternelle aimée et respectée. Son fils, le roi Vajiralongkorn, aujourd’hui Rama X, lui rend régulièrement hommage et a décrété un deuil national d’un an après l’annonce de son décès. Affaiblie depuis un accident vasculaire cérébral, elle n’était plus apparue en public depuis plusieurs années, mais son image continuait d’occuper une place centrale dans la vie des Thaïlandais, affichée sur les façades des institutions, des commerces et jusque dans les foyers. Son anniversaire, le 12 août, coïncidait avec la fête des mères thaïlandaise, symbole du lien indéfectible entre la reine et son peuple.
La disparition de Sirikit ouvre une nouvelle page de l’histoire thaïlandaise. Tandis que les cérémonies funéraires s’organisent à Bangkok, une émotion collective traverse le pays. Celle d’un peuple saluant une souveraine qui, au-delà du faste et du protocole, a su incarner la grâce, la dignité et la continuité d’une monarchie séculaire.
Source www.elle.fr