Très critique envers la politique du président américain, l’artiste, choisi en septembre 2024 pour faire le show à la mi-temps du match, fait l’objet de multiples attaques sur les réseaux sociaux.
Les partisans de Donald Trump, jusqu’à l’un de ses conseillers à la Maison Blanche, s’indignaient mardi 30 septembre du choix de la superstar portoricaine Bad Bunny pour chanter lors de la mi-temps du Super Bowl, la finale du championnat de football américain. Elle se déroulera le 8 février 2026 à Santa Clara en Californie. « La NFL [la ligne de football américain] ne comprend donc rien à rien ?« , a demandé sur le réseau social X Sebastien Gorka, un conseiller du président américain, en commentant cette décision.
L’artiste de 31 ans, prince du rap latino et du reggaeton, succédera à des légendes telles que Madonna, Michael Jackson ou encore Jennifer Lopez pour animer le traditionnel « halftime show » (spectacle de la mi-temps), rassemblant chaque année des dizaines de millions de téléspectateurs. Le 9 février, l’icône du rap californien Kendrick Lamar assurait le show devant les 80 000 spectateurs du Caesars Superdome de la Nouvelle-Orléans.
Dans le collimateur du mouvement MAGA
Bad Bunny, de son vrai nom Benito Antonio Martinez Ocasio, avait annoncé récemment qu’il éviterait les États-Unis pendant sa tournée mondiale en raison du risque de descentes de la police de l’immigration en marge de ses concerts.
Il vient de terminer de donner à Porto Rico, territoire rattaché aux États-Unis, des concerts qui ont attiré plus d’un demi-million d’admirateurs. Sur les réseaux sociaux, il est désormais attaqué, tout comme la NFL, par nombre d’influenceurs du mouvement MAGA [Make America Great Again] de Donald Trump tels que Benny Johnson ou Jack Posobiec.
Un artiste « démoniaque »
La plupart de ces comptes reprochent à Bad Bunny de chanter exclusivement en espagnol. Certains le qualifient d’artiste « démoniaque » et s’indignent de le voir brouiller les frontières entre les genres à travers ses vêtements ou son maquillage.
Le chanteur, qui est apparu en drag dans l’un de ses clips, est engagé pour les droits des personnes LGBT et contre la transphobie. Bad Bunny, l’un des artistes les plus écoutés au monde, avait apporté son soutien à la démocrate Kamala Harris contre Donald Trump pour la présidentielle 2024.
Depuis son retour au pouvoir, le président républicain a multiplié les décisions visant les personnes transgenres et les immigrés en situation illégale, en particulier venus d’Amérique centrale et latine. Il a aussi repris le contrôle de certaines institutions culturelles publiques, selon lui devenues trop « woke ».
Donald Trump est aussi un grand amateur de sport, qui suit de très près le football américain. Depuis 2019, le spectacle de la mi-temps du Super Bowl, un des événements phares de la culture populaire américaine, est produit par Roc Nation, la société de la star du rap devenu un richissime entrepreneur, Jay-Z.
Cette année, le poids lourd du hip-hop Kendrick Lamar a assuré le spectacle. Sa prestation, avec des messages politiques subtils sur la place des Afro-américains et de la culture rap, avait déjà été critiquée par le camp MAGA.
Source www.franceinfo.fr