Et de neuf pour Future ! Sorti ce vendredi 29 avril, I Never Liked You vient épaissir sa discographie d’une nouvelle ligne. Dix ans après son premier album Pluto sorti en 2012, quasiment deux ans jour pour jour après son très bien accueilli High Off Life, Nayvadius DeMun Wilburn, 38 ans, remet le couvert avec 16 nouveaux morceaux inédits assorti d’une palanquée de featurings de luxe (Drake, Kanye West, Young Thug, Gunna, Kodak Black…).
Réputé pour être fidèle à la formule qui a fait sa gloire (quitte à ce que lui soit reproché de resservir sempiternellement le même plat), Future sort cette fois-ci ce nouvel opus dans un contexte un peu particulier. Fier représentant de la masculinité toxique, il fait en effet face depuis quelques mois à différentes polémiques touchant à la fois sa vie professionnelle et personnelle (clash avec son ex, accusation de misogynie, ce genre de photo…).closevolume_off
Le rappeur en a-t-il profité pour rectifier le tir ? Sa musique s’en retrouve-t-elle influencée ? Début de réponse avec ce tour d’horizon des critiques de la presse nord-américaine.
Vulture entame sa chronique en dressant un portrait de Future que l’intéressé a dû trouver des plus flatteurs.
« Ses disques sont un défouloir pour le mâle moyen. Il dit ce que les autres hommes ne peuvent pas dire. Sort avec des femmes dont les autres hommes rêvent sur Instagram. Il est riche, influent, aimé, et il semble s’en moquer complétement. »
I Never Liked You est ainsi loué pour être « le parfait instantané du personnage qu’il cultive depuis le début de sa carrière ».
En plein dans sa zone de confort, Future sait toutefois se montrer « aussi prévisible qu’impressionnant », lui qui sait mieux que personne « sur quel bouton appuyer, qui inviter et avec quelle marque frimer ».
RollingStone est de son côté un peu plus mitigé. Ayant attribué à I Never Liked Youla note de 3,5/5, le magazine estime que Future a par le passé fait beaucoup mieux.
Toujours est-il que tout n’est pas à jeter, à commencer par les tentatives de Future de donner plus de profondeur à son rapport à la gent féminine, notamment sur le plan émotionnel.
Et de citer pour illustre son propos l’une des toutes dernières lignes du tout dernier morceau qui conclut l’album : « Après t’avoir ba*sée, laisse-moi pleurer dans le creux de ton épaule »/ « After I fuck you, let me cry on your shoulder
Pour Complex, I Never Liked You fait très honnêtement le taf (« du bon fan service »), malgré l’indécrottable « immaturité » de l’auteur dans son rapport à la gent féminine.
Future est cependant ici à moitié pardonné, car contrairement à un Drake qui se la joue un peu hypocritement perturbé, lui, à la manière d’un Too Short ou d’un Suga Free, assume.
Paradoxalement, sur le plan musical, certains des meilleurs moments sont ceux où le tempo ralentit et où les morceaux se font plus mélodieux. De quoi réécouter l’album dans les mois qui viennent, et, pourquoi pas, le réévaluer à la hausse.
Chez NME, l’enthousiasme est de mise. Noté quatre étoiles sur cinq, I Never Liked You trouve sa place parmi les meilleurs albums de Future et assure à son auteur une place de choix au sein du club des rappeurs les plus importants du moment.
Tout n’est néanmoins pas parfait, à commencer par le premier quart de la tracklist qui sonne « monotone ».
Reste qu’après une décennie dans le game, Future réussit l’exploit de se démarquer encore et toujours d’une d’Atlanta en ébullition permanente.
Mieux, « si la trap est toujours en vie, c’est en grande partie à lui qu’on le doit ».