On vous en parlait en 2019, Brian Bamanya, le concepteur de l’Afrorack aka le premier synthétiseur modulaire DIY du continent africain, s’apprête à sortir son premier album éponyme via le label ougandais Hakuna Kulala.
C’est au printemps 2018 que Brian Bamanya part à la recherche de pièces auprès des réparateurs informatiques à Kampala pour concevoir le premier synthétiseur modulaire africain. Pour se faire, il s’était appuyé sur des tutoriels et des schémas de circuits électroniques récupérés sur Internet. Grâce à sa grande débrouillardise, il était ainsi parvenu à donner naissance à l’Afrorack. Son succès ne s’est pas arrêté là car son invention plaît. Le jeune trentenaire ougandais enchaîne les sets de l’Atlas Electronic Festival à Marrakech au Nyege Nyege Festival à Jinja.
Derrière l’Afrorack se cache une volonté de se distancer des techniques américaines et européennes pour mettre en valeur la musique africaine. “Notre héritage ne vient ni de Detroit, Chicago ou Berlin – mais de nos propres traditions musicales, je suis convaincu que c’est en Afrique qu’aura lieu la prochaine révolution des musiques électroniques ! », avait-il affirmé à PAM en 2019. En effet, les synthétiseurs actuels sur le marché sont le plus souvent de facture américaine ou allemande. Outre leur prix exorbitant et leur inaccessibilité en Ouganda, Bamyana rejette l’outil industriel. « Le charme du DIY, c’est son pouvoir d’émancipation : être capable de construire soi-même un instrument en mesure de créer de la musique. Je trouve ça très anti-consumériste et ça me plaît beaucoup. »
Dans son premier album The Afrorack, dont le nom rend hommage à son invention, Brian Bamanya introduit les structures polyrythmiques qu’on retrouve dans certaines traditions musicales africaines à l’aide du séquenceur de son synthé. On le remarque particulièrement dans « African Drum Machine ». On y distingue différentes superpositions de sons, celui des oscillateurs et celui des percussions, qui viennent ainsi former ce nouvel amalgame de rythmes hypnotiques. C’est très certainement le fruit de son travail sur les musiques algorithmiques et les rythmes euclidiens qu’il évoquait déjà en 2019. Dans « Osc », on retrouve également cette intensité caractéristique de la musique d’Afrique de l’Est.
L’album The Afrorack est à découvrir le 27 mai prochain.
Écoutez « Osc » dans notre playlist afro + club sur Spotify et Deezer.