Warner Music et Suno, une start-up qui génère des chansons grâce à l’intelligence artificielle viennent de conclure un accord pour rémunérer les artistes dont la production sera utilisée pour créer des morceaux.
En 2024, les grandes majors de l’industrie musicale – Warner, Sony et Universal – ont poursuivi Suno en justice. Elles accusaient la plateforme de pillage industriel, car Suno permet à n’importe qui de créer de nouvelles chansons grâce à l’intelligence artificielle, en allant puiser dans le catalogue d’un artiste pour reproduire sa voix, son style, sans l’accord des chanteurs.
Le partenariat, révélé mardi 25 novembre 2025, vient clore ce litige et remédier au problème : les artistes signés sous le label Warner, de Coldplay à Dua Lipa en passant par The Weeknd, pourront accepter ou refuser que leurs chansons soient fournies à Suno contre rémunération.
Suno va aussi limiter, dans sa nouvelle version, qui doit sortir en 2026, la possibilité de télécharger les créations. Cela ne sera possible qu’avec un abonnement payant.
Pour Warner a changé d’avis ?
Le PDG de Warner Music explique dans un communiqué : « Nous avons saisi cette opportunité pour façonner des modèles qui développent les revenus et offrent de nouvelles expériences aux fans. » Warner s’est donc fait à l’idée que les maisons de disques ne pourront pas arrêter la vague de contenus créés par l’intelligence artificielle. D’ailleurs, Suno a annoncé il y a une semaine avoir levé 250 millions de dollars auprès de ses investisseurs. Signe que la start-up a de beaux jours devant elle.
Pour Warner, autant en profiter, d’autant plus que l’industrie musicale est en crise depuis la quasi disparition des supports physiques. Avec les concerts, la mise à disposition de l’immense catalogue de Warner pourrait permettre de nouvelles sources de revenus.
Un tournant pour l’industrie musicale
En annonçant ce partenariat, Warner abandonne la stratégie utilisée par l’ensemble de l’industrie musicale : celle des menaces et des poursuites judiciaires. Il faudra voir, évidemment, quels artistes jouent le jeu. Mais, sur le papier, l’entreprise vient de faire sauter la digue qui existait entre la création musicale des humains et celle des machines.
Pour l’instant, Sony et Universal n’ont pas réagi, mais on voit mal comment les deux autres géants du marché pourraient encore tenir longtemps une position ferme devant un tribunal, sachant que Suno peut maintenant démontrer qu’il existe une solution commerciale.
Source www.franceinfo.fr