Scandale agroalimentaire : Foberd Gabon dans la tourmente

Le groupe Foberd Gabon, propriété de l’industriel camerounais Bernard Fokou, se retrouve au centre d’un scandale sans précédent qui secoue le secteur agroalimentaire gabonais. 

Des inspections menées récemment ont mis au jour des pratiques alarmantes, mettant en lumière des manquements graves aux normes de sécurité alimentaire.

Selon l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa), les produits commercialisés par Foberd Gabon présentent des défauts critiques : viandes avariées, boissons gazeuses issues d’ingrédients périmés, étiquettes falsifiées, et des marchandises mal conditionnées comme du riz et des vins impropres à la consommation. Lors d’une inspection à la base de fabrication de boissons à Owendo, des ingrédients dépassant leur date de péremption ont été découverts, notamment dans la production de Coca-Cola, Fanta, et Sprite.

Un agent de l’Agasa a déclaré : « Des produits destinés à la production étaient périmés depuis le 12 novembre 2024. Des étiquettes ont été manipulées pour masquer ces défauts, une fraude manifeste qui met en danger des millions de consommateurs. »

Face à l’ampleur des irrégularités, les autorités gabonaises ont pris des mesures drastiques. Tous les sites de production et de distribution de Foberd Gabon, incluant Sofavin et Sotrasgab, ont été fermés à titre provisoire. Quinze dirigeants de l’entreprise ont été arrêtés, et des enquêtes judiciaires sont en cours pour identifier les responsables de cette fraude à grande échelle.

L’un des impacts les plus notables de cette affaire concerne Coca-Cola, dont la production a été suspendue dans le pays. Depuis la rupture avec la Société de brasseries du Gabon (Sobraga) et la reprise par Foberd Gabon, la marque fait face à de nombreux défis. En moins de deux ans, des infractions graves aux normes de production ont été signalées, ternissant l’image du géant mondial.

Au-delà des sanctions, cette affaire soulève des questions cruciales sur la régulation du secteur agroalimentaire au Gabon. Les consommateurs, outrés par ces révélations, demandent des garanties et une transparence totale sur les produits qu’ils consomment.

L’Agasa a promis un suivi rigoureux pour éviter que de tels scandales ne se reproduisent. En attendant, le sort de Foberd Gabon et de ses filiales repose désormais entre les mains des autorités judiciaires, tandis que l’impact sur la santé publique pourrait se révéler désastreux.

Cette affaire met en lumière les risques liés à l’assouplissement des contrôles dans des secteurs aussi cruciaux que l’agroalimentaire. Alors que le Gabon, comme d’autres pays africains, s’efforce de garantir une meilleure qualité de vie à ses citoyens, de tels scandales soulignent l’importance d’un contrôle rigoureux et d’une application stricte des lois.

Le groupe Foberd Gabon devra désormais affronter les conséquences de ses actes, dans ce qui pourrait devenir l’un des plus grands scandales industriels du pays.