Le festival des Magic System, empêché depuis 2020 par la pandémie, aura finalement lieu du 7 au 12 septembre à Abidjan et Grand Bassam. Revue des troupes, avant la bataille de l’enjaillement.
A’Salfo, le commissaire général du Femua et chanteur lead des Magic System, n’est pas du genre à baisser les bras. Malgré le report, à deux reprises, de la 13ème édition du Festival des Musiques urbaines d’Anoumabo, contrainte par la pandémie, le chanteur et toute l’équipe de Gaou productions sont restés sur le qui-vive. Cette nouvelle édition, sous le signe des relations Afrique-Europe, aurait lieu tchoco-tchoco, entendez coûte que coûte. Hors de question que cet évènement, devenu l’un des plus importants en Afrique de l’Ouest (sinon en Afrique), ne baisse ses couleurs. Malgré quelques remaniements, sans doute dus à des questions de calendrier, le programme artistique est resté fidèle à lui-même. Et si l’on ne verra pas Youssou Ndour cette année du côté de Marcory (la commune d’Abidjan où se déroule l’essentiel du festival), le Sénégal – invité d’honneur – sera dignement représenté par Pape Diouf, un des ténors de la nouvelle génération mbalax, pour un concert qui s’annonce déjà explosif. Il est, après le doyen Koffi Olomide l’une des têtes d’affiche de cette nouvelle édition, qui fait la part belle à la jeunesse du continent puisqu’on y retrouvera (pour ne citer que ceux-là) la Camerounaise Daphne, le rappeur burkinabé Floby, la Kinoise Céline Mbanza (lauréate prix Découverte RFI 2021) dont le dernier album, Praefatio, a été produit par Youssoupha (avec une mention spéciale pour leur duo sur le titre « Départ »). Venu de l’autre côté du fleuve Congo, lui aussi lauréat du même prix, le jeune Young Ace Wayé dont la reprise du Soulard de Zao devrait ambiancer la grande scène de l’INJS , où se tiennent les concerts géants. On en retiendra d’ailleurs de ce titre éthylique la sentence « on boit les bières parce qu’il y a pas l’eau au robinet » et le plaisir, pour les anciens, d’y revoir le vieux père Zao, toujours en forme.
Venus d’Europe, Vegedream (France), Mala Rodriguez (Espagne), et David Carrera (Portugal) complèteront la liste (non exhaustive) des artistes internationaux qui se produiront au festival cette année. Comme toujours, le FEMUA offre aussi une scène sans pareille aux artistes du pays, avec cette année des vieux pères comme Soum Bill, figure du zouglou (les Garagistes, les Salopards) ou Kajeem, artisan qui depuis vingt ans trace sa route reggae les yeux ouverts sur la société (qui ne se souvient de son Sergent 2togo), mais aussi la jeune star Ariel Cheney qui a fait exploser les compteurs Youtube il y a deux ans avec son titre Amina et créé la sensation lors de son apparition pour quelques titres sur la petite scène du Femua12.
Bref, encore une fois, le FEMUA brille par sa programmation aussi riche qu’éclectique, résolument tournée vers la jeunesse, comme le seront les « Carrefours jeunesse », discussions qui réunissent des jeunes et des responsables (associatifs, politique, du monde de l’éducation ou de l’emploi). Enfin, parce que le FEMUA ne compte pas changer de philosophie, cette nouvelle édition sera pour A’salfo et les siens l’occasion de de lancer la construction de deux nouvelles écoles primaires (Vavoua, Tanda) financées par le festival et ses partenaires. Ou comment faire rimer enjaillement et enseignements.
PAM, une fois de plus, sera sur place pour vous raconter.
La programmation complète du FEMUA est à retrouver ici.