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Culture

Adieu, Jacob Desvarieux

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Le compositeur, guitariste et membre fondateur du groupe Kassav s’est éteint le 30 juillet en Guadeloupe des suites du Covid-19. Aux Antilles, en France et en Afrique, l’émotion est immense. 

Depuis le 18 juillet, on savait l’artiste plongé dans le coma à l’hôpital de Pointe-à-Pitre. Ses proches, mais aussi le monde de la musique, sur trois continents, retenait son souffle, croisait les doigts, espérait qu’il s’en sortirait. Et si la santé de ce colosse âgé de 65 ans était devenue plus fragile depuis qu’on lui avait greffé un rein, il y a huit ans de cela, l’activisme musical qu’il n’avait cessé de déployer depuis le montrait fidèle à lui-même, indéracinable. 

L’heure viendra où nous lui rendrons un hommage plus complet, à la mesure de son apport salué par tous, de Youssou Ndour à Gael Faye en passant par Angélique Kidjo, et bien sûr ses copains de Kassav avec lesquels il avait fait une détonnante tournée pour fêter les 40 ans de l’orchestre majuscule des Antilles, de France et d’Afrique. Car le zouk, que le groupe avait fini par incarner en endossant le nom qu’on donnait à sa musique festive, pop et ancrée, joyeuse et profondément identitaire, le zouk donc avait pris comme un feu de brousse sur le continent mère. Il suffit pour s’en rendre compte d’écouter Jocelyne Beroard qui nous le racontait, ou de voir les images des concerts de Kassav dès 1985 en Côte d’Ivoire puis dans bien d’autres pays… du délire !

D’ailleurs, c’est d’abord et avant tout en Afrique que naîtra ce succès king size, appelé à devenir mondial. Jacob Desvarieux, qui avait vécu une partie de son enfance à Dakar, où il cotoyait Habib Faye, en était le pilier. Toute sa vie, il avait multiplié les projets réunissant les musiciens et les rythmes des deux continents, ramenant les Antillais vers les terres de leurs origines, et les Africains vers leurs cousins d’Outre-Atlantique. Un panafricanisme musical en somme, auquel il était viscéralement attaché. Avec sa voix rauque, son swing et son jeu de guitare singulier, c’est un pilier de toutes les musiques afro qui disparaît. Y compris du blues, qui depuis ses débuts l’accompagnait, comme il le confiait en 2018 à PAM. 

De Pointe-à-Pitre à Abidjan en passant par Paris, Kinshasa, Praia, Port-au-Prince ou Luanda, on n’a pas fini de pleurer ce maestro, poteau mitan et magistral bâtisseur de ponts entre les cultures.

Source www.pan-african-music.com

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