Il a d’abord chanté l’amour de Dieu avant de proposer son mariage mixte entre hip-hop, jazz, soul et lo-fi. Phinoshey nous conte en 16 pistes la vie dans le ghetto de Nairobi sur son album Sun from Kibera.
C’est au cœur du plus grand bidonville d’Afrique de l’Est, Kibera, où survivent près d’un million de personnes sur 4 km2, aux portes de la capitale kényane, que nous emmène Phinoshey. L’envers de l’Afrique émergente. Nul besoin de longs discours pour comprendre la manière dont l’éducation dans le ghetto a façonné ses textes. Pour autant, Phinoshey n’est pas du genre à se laisser abattre par la morosité ambiante. Sans nier la dure réalité qui s’impose à lui, le rappeur et producteur de jazz ne s’interdit pas pour autant de rêver en entonnant des refrains poétiques, tout en faisant quelques détours mélancoliques par son enfance. Il glisse avec aisance des brutalités policières à l’humour nostalgique des jeux de son berceau comme « Mosmos » et « Twisti ». Cette touche de rêve et de souvenir s’allie parfaitement au style lo-fi, musique très appréciée par les étudiants pendant qu’ils se concentrent sur leurs cours pour son côté hip-hop jazzy relaxant associé à l’univers mangas/animés.
Phinoshey prêche la positivité malgré la cruauté du monde environnant tout en sensibilisant son public à la vie dans la rue. Sa fusion captivante des genres et la poésie de ses textes – issue de sa passion pour la littérature anglaise au lycée – sont vectrice de bonnes ondes. Après un premier EP KIB’S ERA en 2019 et plusieurs singles en 2020 (« Safe », « More Life », « Nobody »), Phinoshey n’en finit plus de polir son univers musical.
Sun from Kibera sortira le 2 octobre via United Masters.
Source www.pan-african-music.com